Histoire de la Micro-informatique pt 3 : 1973 – 1984
IBM, Microsoft et Apple
Avril 1980 : La société Française Lambda Systèmes commercialise le Victor Lambda au prix de 4000 F. Il est équipé d’un microprocesseur Intel 8080A à 4 Mhz, de 2 Ko de Rom, de 16 Ko de Ram et d’un lecteur de cassettes intégré. Il a pour particularité d’afficher du texte et des graphiques assez grossiers : texte en 12 lignes sur 17 colonnes et graphiques en 113×77 pixels !
IBM, le géant de l’Informatique, a peur de ces nouveaux concurrents et va décider d’inventer un micro-ordinateur
Juillet 1980 : IBM recherche un système d’exploitation pour son projet de micro ordinateur. Ils pensèrent d’abord naturellement au CP/M de Digital Research, le plus répandu. Gary Kildall n’étant pas la le jour du passage de l’équipe d’IBM (il faisait de l’avion), celle-ci s’est alors tournée vers Microsoft, connu pour vendre beaucoup de licences CP/M grâce à sa “Soft-Card” CP/M pour Apple ][.
Août 1980 : Tim Patterson de l’entreprise Seattle Computer Products développe en 2 mois, la version 0.10 de QDOS (Quick and Dirty Operating System), clone de CP/M reprogrammé pour les processeurs Intel 16 bits. En 1 mois de plus, l’éditeur EDLIN est développé. Il présentera QDOS sous le nom de 86-DOS en Septembre à Microsoft. En Octobre, Microsoft, cherchant alors dans l’urgence un système d’exploitation pour micro ordinateurs pour satisfaire la demande d’IBM, achète pour 50000$, les droits de 86-DOS.
Novembre 1980 : un contrat est signé entre Microsoft et IBM pour que Microsoft porte son Basic et un OS pour le futur micro ordinateur de chez IBM. Microsoft recevra le premier prototype un mois plus tard.
IBM, possédant alors un DOS, peut ainsi sortir son PC, qui se vend grâce au tableur Lotus 1-2-3. IBM lance son 5150 Personal Computer équipé d’un processeur Intel 8088 à 4.77 MHz, de 64 Ko de Ram, de 40 Ko de Rom, d’un lecteur de disquettes 5″25 et du système d’exploitation PC-DOS 1.0 pour 3000 $. Une version haut de gamme avec carte graphique couleur CGA (640×200 en 16 couleurs) coûtait 6000 $. Il n’apporte rien d’original par rapport aux machines déjà présentes sur le marché sinon le “poids” d’IBM.
Février 1981 : Steve Wozniak, co-fondateur d’Apple, créateur de l’Apple I et de l’Apple II est victime d’un grave accident aux commandes de son avion personnel qui lui occasionnera une perte de mémoire à court terme pendant une longue durée. Il ne retournera au travail chez Apple qu’en Juillet 1983 et quittera la société en Février 1985.
Mars 1981 : Sinclair annonce le ZX 81, un micro ordinateur basé sur le processeur Z80A et muni de 4 Ko de Rom et de 1 Ko de Ram extensibles à 48 Ko. Prix de vente : 200 $ (environ 1000 F en France).
1981 : Apple commercialise l’Apple III, une évolution de l’Apple II munie d’un microprocesseur 6502A à 2 MHz, de 128 Ko de Ram, d’un lecteur 5″1/4 intégré et d’une carte 80 colonnes. Plutôt orienté vers l’entreprise, des problèmes de fiabilité (il était parfois nécessaire d’appuyer sur les composants pour les remettre en place !) et une compatibilité limitée avec l’Apple II entraineront l’échec de cette machine.
1982 : Création de la société Compaq Computers. Rod CANYON (Compaq) va créer une version portable du PC d’IBM par rétro-ingénierie. Le seul problème est de fabriquer une puce ROM-BIOS car seul IBM en possède une. En novembre 1982, Compaq y parvient ! Compaq présente le Compaq Portable PC doté d’un 8088 à 4.77 MHz, de 128 Ko de Ram, d’un lecteur 5″25 et d’un écran monochrome 9″.
Il est vendu 3000$ est est compatible avec le PC d’IBM. Compaq a dépensé 1 million de $ pour entièrement recréer une ROM BIOS qui permette à sa machine d’être compatible PC sans violer les Copyrights d’IBM.
Dès lors, IBM se retrouve dans une impasse car les prix chutent sans cesse d’une part, et les clones se multiplient d’autre part.
Avril 1982 : Sinclair lance son ZX Spectrum pour succéder au ZX 81. La machine est munie d’un microprocesseur Z80A à 3.5 MHz, de 16 Ko de Rom, de 48 Ko de Ram et peut afficher en 256×192 pixels en 8 couleurs.
Malgré ses quelques défauts : clavier à touches cahoutchouc et multiples commandes Basic sur chaque touche (jusqu’à 6 !) ce sera le plus grand succès commercial de Sinclair, il s’en vendra plusieurs millions.
Mai 1982 : Microsoft commercialise la version 1.1 de son MS/DOS pour IBM PC et aussi, c’est plus original, une version 1.25 pour compatibles PC !
Septembre 1982 : Commodore commercialise le Commodore 64, une machine dotée d’un microprocesseur 8 bits 6510, de 64 Ko de Ram, de 20 Ko de Rom, du Basic, d’un circuit son spécialisé et de graphiques couleur pour le prix très attractif de 600 $ (4000F). C’est encore à ce jour le modèle d’ordinateur le plus vendu : entre 17 et 22 millions d’unités.
1982 : Thomson commercialise le TO 7. Equipé d’un 6809e à 1 MHz, de 8 Ko de Ram, d’une trappe pour insérer des cartouches de ROM contenant des programmes, d’un clavier type “membrane” et capable d’afficher des graphiques couleur en 320×200, le tout pour 3700 F.
L’originalité de la machine, c’est son stylo optique qui permet de dessiner directement sur la télé avec un logiciel de dessin ou des programmes écrits en Basic.
Bien sur, le succès de cette série d’ordinateurs viendra surtout du Plan Informatique pour Tous du gouvernement Français qui va garnir toutes les écoles (et leurs placards ?…) de machines Thomson.